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03 février 2011

Faciliter la prise de poste

Michel PETIT, Directeur adjoint chargé de la formation initiale et de la recherche à l’Ecole nationale des greffes, revient sur les évolutions et les objectifs de la formation initiale.

En 2007, l’ensemble des formations initiales assuré par l’Ecole nationale des greffes connaissait des évolutions. Le dispositif de 2004 relatif à la formation des greffiers en chef faisait l’objet d’un ajustement, tandis que celui des greffiers subissait une refonte concrétisée en 2008. Cette même année, l’ENG organisait la première formation initiale des secrétaires administratifs. En 2009, elle a assuré pour eux une formation au titre des corps fusionnés. Michel Petit, directeur adjoint chargé de la formation initiale

 

DSJ.- Après la refonte de la formation initiale en 2007, comment s'organise aujourd’hui le nouveau dispositif ?

MP.- La durée totale est toujours de 18 mois pour les greffiers en chef et les greffiers. Pour les fonctionnaires de catégorie C, la formation initiale comporte une semaine de scolarité à l’Ecole, complétée au niveau des SAR par trois semaines d’enseignements théoriques et quatre semaines de stages. Concernant le découpage des formations, l’idée retenue est de permettre la concrétisation des apprentissages dans la pratique quotidienne. C’est pourquoi la formation s’articule autour de temps de scolarité et de stage, différents selon les corps de fonctionnaires.

 

DSJ.- A travers ces évolutions, quels objectifs l’Ecole souhaite-t-elle remplir ?

MP.- La formation initiale doit s’adapter aux variations des métiers. Il s’agit pour nous de rechercher une adéquation entre ce qui doit être enseigné et ce que pourront être les besoins des personnels le jour où ils seront en fonctions. Notre objectif est de faciliter la prise de poste du futur fonctionnaire par une maîtrise progressive de ses fonctions, notamment grâce à une pré affectation pour les greffiers en chef et les greffiers. L’Ecole délivre des enseignements dont les contenus suivent les évolutions législatives mais également les évolutions des pratiques pour être en phase avec la réalité du terrain.

 

DSJ.- Quels enseignements dispensez-vous ?

MP.- Le programme de formation des greffiers en chef, par exemple, met l’accent sur des matières qui caractérisent dorénavant ce métier : le management et l’organisation des services, l’administration et la gestion. Pour les catégories B qui sont des techniciens de la procédure, des assistants du magistrat, les enseignements sont centrés sur les matières procédurales. Dans la mesure où les différentes directions du ministère sont concernées par la fusion des corps, le tronc commun de la formation des secrétaires et des adjoints administratifs porte sur des enseignements transversaux.D’une façon générale, quand une problématique est en résonance avec ce qui doit être fait sur le terrain, nous l’intégrons dans notre enseignement. Ainsi, les problématiques relatives à la sûreté en juridiction, ou la gestion des pièces à conviction, ont été introduites dans le programme.

 

DSJ.- Quelles méthodes pédagogiques retenez-vous ?

MP.- L’Ecole fait la jonction entre le monde universitaire et le monde du travail. L’idée n’est pas de refaire ce qui a été déjà vu à l’université, mais de passer du stade de la connaissance au stade de la capacité à exercer un métier. Dans cette perspective, nous privilégions la formation en groupe restreint de 15 stagiaires, parfois par groupe de 30. Il y a un formateur dédié pour chaque module de chaque groupe afin de favoriser un contact étroit entre les formateurs et les stagiaires. Pour les enseignements consacrés aux outils informatiques, le groupe est d’ailleurs composé de 6 à 8 personnes. Mais en ce qui concerne certains cours, il est bon également que la promotion se retrouve dans son ensemble.

 

DSJ.- Comment sélectionnez-vous les équipes pédagogiques ?

MP.- L’Ecole fonctionne avec ses propres équipes pédagogiques au nombre de deux : une équipe de 20 maîtres de conférence et une équipe de 14 formateurs informatique. Leur recrutement s’effectue dans le cadre de la procédure habituelle des CAP. Après la publication des fiches de postes vacants, l’intéressé se manifeste par l’envoi d’une lettre de candidature, accompagnée d’un courrier de motivation et d’un CV. Nous le convoquons sur une journée, pour un entretien le matin et pour une mise en situation l’après-midi devant un groupe. L’Ecole formalise un avis au niveau de la CAP. Les enseignants interviennent dans plusieurs matières, à la fois sur les formations initiale et continue, auprès des différentes catégories de fonctionnaires à former. Leur parcours professionnel est pris en considération dans le choix de leurs interventions.

 

DSJ.- Il n’y a que votre propre ressource pédagogique qui intervient ?

MP.- Des intervenants extérieurs à l’Ecole viennent enseigner, en soutien aux équipes internes, ou pour animer un module. Les interventions de personnels du ministère de la Justice apportent une dimension nationale. D’autres interventions témoignent d’une pratique quotidienne de tel ou tel service en juridiction. Mais les intervenants peuvent aussi relever d’autres administrations, pour un apport plus transversal. Il y a enfin des intervenants du secteur privé, qui apportent un éclairage sur des pratiques parfois innovantes et transposables dans le judiciaire. Les enseignements des équipes internes rodées à la pédagogie s’enrichissent de ces apports extérieurs pour diversifier l’approche des métiers.

 

DSJ.- Quelles difficultés rencontrez-vous dans l’organisation de la formation initiale ?
MP.-
L’Ecole organise la formation à plusieurs métiers, et accueille plusieurs promotions sans avoir la maîtrise des recrutements. A Dijon, les périodes sans scolarité initiale sont rares. L’élaboration des emplois du temps est dès lors particulièrement complexe du fait de nos  contraintes logistiques.

 

DSJ.- Quels outils d’évaluation des stagiaires utilisez-vous ?

MP.- Avant la période de pré affectation, le stagiaire est classé au sein de sa promotion avec la moyenne de trois notes : la note du concours d’entrée à l’Ecole, la note de scolarité, fonction d’exercices corrigés par les enseignants, et la note de stage, obtenue selon des grilles remplies par les maîtres de stage. Le choix du poste dépend de ce classement par ordre de mérite. Mais l’évaluation doit aussi être celle du dispositif de formation. Chaque période de scolarité se clôture par un échange avec les délégués de la promotion, les délégués des maîtres de conférence et des formateurs informatique. Les élèves expriment les difficultés rencontrées, les déceptions ou les satisfactions. Cette évaluation « à chaud » est cependant à compléter par une deuxième, différée dans le temps. Un questionnaire adressé aux nouveaux fonctionnaires et un autre à leur supérieur hiérarchique dans un délai de six à douze mois suivant la première prise de fonctions permet d’identifier les difficultés rencontrées pendant cette période ainsi que les besoins correspondants en formation initiale. Nous souhaitons systématiser cette évaluation introduite à titre expérimental dans le cadre des indicateurs de performance.

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