Typologie de contenus: Actualités
Anne-Sophie Beyssac - Prise de fonctions de la directrice de l'ENG
Publié le 19 septembre 2025
Par arrêté du ministre d'État, garde des sceaux, ministre de la justice, en date du 25 juillet 2025, Anne-Sophie BEYSSAC, magistrate du premier grade, a été nommée directrice de l'École nationale des greffes. Elle a pris ses fonctions le 1er septembre 2025.

Depuis sa sortie de l’Ecole nationale de la magistrature en 2013, elle a exercé des fonctions en juridiction au siège, au parquet, en première instance et en cour d’appel. Désireuse de diversifier son parcours et d’enrichir sa culture administrative, elle a été mise à disposition de l’ENG pendant deux ans et a effectué un détachement au ministère de l’Intérieur, en qualité de conseillère justice du Directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN). Depuis septembre 2024, elle occupait les fonctions de conseillère services judiciaires au sein du cabinet du ministre d’Etat, ministre de la justice, garde des Sceaux.
Pour sa prise de fonctions, Anne-Sophie Beyssac a accepté de répondre à 3 questions.
-
Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce poste de directrice de l’ENG ?
Ma candidature aux fonctions de directrice de l’ENG s’inscrit dans la continuité de mon parcours. Très attachée à cette école au sein de laquelle j’ai occupé les fonctions de coordonnatrice de formation entre 2017 et 2019, j’ai pu appréhender, par les fonctions de juge d’instruction, au plus près du greffier, ou de secrétaire générale, en lien quotidien avec les responsables de gestion du service administratif régional, l’aspect opérationnel des métiers du greffe. Mes expériences en administration centrale m’ont quant à elles apporté une vision stratégique de l’organisation des juridictions et conduite à mettre en œuvre les politiques publiques du ministère.
Au cabinet du garde des Sceaux, j’ai suivi la mise en œuvre concrète du protocole d’accord signé en octobre 2023, avec notamment la nomination des premiers cadres-greffiers, puis participé, sous l’impulsion de monsieur le ministre d’Etat, ministre de la Justice, Gérald Darmanin, aux réflexions relatives aux directeurs des services de greffe judiciaires.
Par ailleurs, j’ai toujours éprouvé un vif intérêt pour la formation et l’ingénierie pédagogique, outre mes précédentes fonctions à l’ENG, j’ai été magistrat délégué à la formation (MDF) pendant 3 ans et représentante des MDF au conseil d’administration de l’ENM.
Diriger cette magnifique école constitue donc pour moi l’opportunité de poursuivre mon action au service de la Direction des services judiciaires, plus particulièrement des personnels de greffe
-
Quels seraient selon vous, les premiers défis que vous aurez à relever ?
Cette école et ses personnels sont habitués à relever des défis. Sous le mandat de Véronique Court, tous les services de l’école, pédagogiques, supports ou administratifs, ont démontré leur grande capacité d’adaptation pour accueillir des promotions toujours plus importantes et proposer une formation continue de qualité.
De nombreux défis nous attendent encore, je pense à l’accueil dans les prochains mois de plus de mille cadres-greffiers ; à la création de la future scolarité de ces cadres A ; à l’adaptation de notre offre de formation continue aux réformes et aux besoins des juridictions ; à l’accompagnement des travaux autour de l’équipe juridictionnelle et des nouveaux enjeux d’organisation ; à l’attention particulière que nous devons porter aux juridictions ultra-marines ; à l’adaptation de nos cours de déontologie, rendue nécessaire par l’émergence de nouvelles menaces liées à la criminalité organisée ; à la poursuite de nos riches échanges avec l’ENM, l’ENPJJ et l’ENAP… Nous devons aussi nous emparer des travaux ministériels sur l’IA, notamment autour du projet de campus numérique ou encore renforcer la participation des fonctionnaires de greffe au REFJ.
Avec le soutien de la DSJ, une profonde réflexion va être amorcée sur la formation des greffiers, cadres-greffiers et DSGJ. Enseignement hybride, contenu pédagogique, stages pratiques, ouverture sur les autres corps, la formation doit être repensée pour répondre au mieux aux besoins des juridictions et aux enjeux d’une institution judiciaire moderne. Nous devons par ailleurs mieux accompagner les maîtres de stage qui accueillent et forment nos stagiaires sur le terrain.
Enfin, la collaboration étroite avec l’ENM, déjà importante, doit se poursuivre. Je suis convaincue que le renforcement d’un véritable collectif de travail au sein des juridictions, réunissant magistrats, fonctionnaires de greffe et attachés de justice, constitue un levier d’amélioration de la qualité du service public de la justice.
-
Comment envisagez-vous le rôle de l’ENG dans les mutations que connaissent les métiers de greffe ?
L’ENG doit anticiper les évolutions des métiers du greffe et du fonctionnement de l’institution judiciaire de manière générale. Pour y parvenir, elle doit être, dès que cela est possible, associée aux réflexions menées en administration centrale et dotée des moyens nécessaires à son action, je pense notamment à tous les logiciels et applicatifs métiers.
L’ENG doit sensibiliser les stagiaires aux mutations à venir mais aussi être à l’écoute des juridictions pour les accompagner à la conduite du changement et leur fournir les outils nécessaires à la formation des personnels. A ce titre, nous devons mieux faire connaître les outils pédagogiques créés par l’équipe enseignante et souvent méconnus des professionnels de terrain.
Dans le contexte du plan de recrutement 2023-2027, la formation des personnels de greffe, quelle que soit leur catégorie, peut et doit concourir au renforcement de l’efficacité de la justice.
C’est la raison pour laquelle je souhaite porter un projet pour l’ENG alliant exigence pédagogique, innovation et proximité avec les juridictions.